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Ludivine Ritz, enseignante-chercheuse sans bac

Peut-on devenir enseignante-chercheuse ou enseignant-chercheur sans avoir de baccalauréat ? Contrairement aux idées reçues, il n’est pas forcément obligatoire d’avoir son bac pour poursuivre des études à l’université : il est possible d’obtenir un diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU). C’est par cette formation nationale, reconnue au même titre que le bac, que Ludivine Ritz, maîtresse de conférences en psychologie à l’université de Caen Normandie, a pu entamer son parcours dans l’enseignement supérieur.

Pas de bac, pas de poursuite d’études ?

En 2005, c’est une Ludivine Ritz un peu perdue, cherchant encore sa voie, qui pose le pied sur le campus 1 de l’université. « J’ai suivi une scolarité classique dans un lycée, explique-t-elle. En première et terminale, je n’étais pas très assidue. Je séchais beaucoup de cours, je ne me retrouvais pas, et je manquais un peu de maturité. Au bout du compte, je n’ai pas réussi à obtenir mon bac et j’ai dit à mes parents que je souhaitais arrêter les études et me mettre à travailler. »

Durant un an, Ludivine Ritz enchaîne les « petits boulots en intérim », entre inventaires et travail en usine. Une « année dure mais nécessaire » pour elle, qui lui a permis de prendre conscience de son envie de poursuivre ses études. En arrivant à l’université pour se renseigner, Ludivine Ritz découvre le diplôme d’accès aux études universitaires. « Cela pouvait m’ouvrir beaucoup de porte pour reprendre les études » se rappelle-t-elle. Durant une année, elle suit ainsi les cours du soir, avec quelques missions ponctuelles en intérim en parallèle, afin de décrocher cette équivalence du bac.

« J’ai beaucoup apprécié le DAEU. La promotion était très soudée, avec énormément d’entraide. Il y a de nombreux profils différents, tant en termes d’âge que de parcours et d’expériences. L’équipe enseignante était très disponible pour nous aider et nous accompagner dans notre orientation, avec beaucoup de bienveillance. »

De la formation en psychologie à la recherche

Son DAEU en poche, Ludivine Ritz décide de s’inscrire en licence Psychologie. « Je n’avais pas d’objectifs particuliers, raconte-t-elle, mais j’avais une sensibilité pour cette discipline ». Après avoir validé sa licence, elle poursuit en master et pense à exercer en tant que psychologue, avant de se voir proposer une thèse. « Je ne me sentais pas forcément capable, alors que j’étais en Master, de me projeter sur une thèse et le doctorat. Je ne l’avais pas envisagé. C’était toutefois une belle opportunité qu’il fallait saisir. »

Profitant pleinement de cette occasion, Ludivine Ritz se consacre à la recherche en neuropsychologie des addictions, dans le cadre du projet « Alcool et drogues à l’université de Caen Normandie », et s’intéresse à la façon des étudiantes et étudiants de consommer des substances addictives. Une recherche qu’elle poursuit encore aujourd’hui au sein du LPCN. Elle décroche en 2015 son doctorat, le plus haut diplôme délivré en France, au terme de huit années d’études et de recherche. Après un premier poste d’ATER, elle devient par la suite maîtresse de conférences à l’université. La jeune femme perdue et sans bac a finalement pleinement trouvé sa place au sein de l’université qui l’avait accueilli en 2005.

En savoir plus sur le DAEU

Vous n’avez pas le bac ? Que vous souhaitiez reprendre vos études, changer de carrière ou simplement acquérir de nouvelles compétences, le DAEU vous offre la possibilité d’atteindre vos objectifs universitaires.